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ert, touchant une opération géometrique dont parle Macrobe sur le Songe de Scipion. La lettre est intitulée: De causa diversitatis arearum in trigono aequilatero, geometrice arithmeticeve expenso. Gerbert était déja pape lorsqu'il fit cette réponse, comme il paraît par la lettre d'Adalbolde, qui lui donne tout ensemble les titres de souverain pontife et de philosophe. On ne saurait dire (MONTF. Bib. bib. p. 24-2, 88-1) si ce qu'annoncent deux manuscrits du Vatican entre ceux de Christine, reine de Suède, sous ce titre vague: Gerberti ad Adalboldum nonnulla, contient autre chose que la réponse dont il s'agit ici. Adalbolde, qui passe pour le même que l'évêque d'Utrecht de même

nom, n'était point encore élevé à l'épiscopat puisque Silvestre ne le qualifie point évêque et lui-même ne prend que le titre de Scholastique.

Il y a encore d'autres lettres de Gerbert qui ne sont pas entrées dans les recueils qu'on en a publiés. Mais comme elles ne sont pas de même prix que les précédentes, nous ne ferons que les indiquer simplement. Tel est celle à Théotard, évêque du Puy en Vélai (Gall. Chr. nov. t. II, app. p. 226), par laquelle Silvestre confirme son élection et son ordination. Telles sont aussi celles qu'il écrivit à Salla, évêque d'Urgel, et à Odon, évêque de Girone, l'une en date de l'an 1001 et l'autre de l'année suivante (Marca hisp. app. p. 957-959). Les PP. Labbe et Cossart en ont publié une autre à Robert, abbé de

Vézelai, en faveur des priviléges de son monastère (Conc. t. IX, p. 779-770). Dom Martène (Ampl. Collect. t. II, p. 54) de son côté en a donné une autre sous le titre de bulle, adressée à Ravanger, abbé de Stavelo et de Malmedi, pour déclarer ces deux abbayes sous la protection du saint-siége. Silvestre à la tête de celle-ci prend la qualité de pape universel et de vicaire de saint Pierre. Il écrivit aussi à saint Odilon, abbé de Cluni, et à toute sa congrégation pour lever le doute qu'on avait au sujet de quelques ordinations faites par un évêque auparavant moine de Cluni. Cette lettre fait partie du Bullaire du même ordre.

Nous croyons sans difficulté que les deux lettres

au pape Jean XV, sous le nom de Hugues Capet, roi de France, ont été écrites par Gerbert. Ce qui nous le persuade, c'est qu'il est l'auteur d'une autre lettre du même prince aux empereurs Basile et Constantin, laquelle est la cent onzième entre celles de la première classe. D'ailleurs on y reconnaît assez le style de Gerbert. L'une et l'autre se trouvent dans le recueil des Historiens de du Chesne, dans les Annales de Baronius, et la collection générale des Conciles. La première est pour demander justice au souverain pontife contre Arnoul archevêque de Reims. Par la seconde le roi l'invite à venir en France, et lui indique la ville de Grenoble, où les papes et les rois

ses prédécesseurs avaient accoutumé de se voir, afin qu'il pût se mettre plus aisément au fait du différend entre Arnoul et Gerbert. Gerbert était alors en possession du siége de Reims, et par conséquent grand chancelier de Hugues: ce qui confirme le sentiment que ces deux lettres sont de sa façon.

Il est hors de doute que Gerbert, soit en qualité d'archevêque de Reims ou de Ravenne, ou en celle de souverain pontife, ou même à titre de savant, avant que d'être élevé à toutes ces dignités, écrivit plusieurs autres lettres qui sont encore ou ensevelies dans l'obscurité ou entièrement perdues. On n'a point publié nommément celle qu'il adresse à Constantin de Fleuri, et dans laquelle il le qualifie son Théophile, comme il a été dit plus haut. On ne voit

point non plus paraître celle qu'il écrivit aux suffragants de Sens en faveur de Léoteric, leur métropolitain, en la place de qui le comte Fromond voulait faire ordonner Brunon son propre fils (Spic. t. II, p. 737-738).

21o Quant aux bulles de notre pape, elles rentrent dans la classe de ses lettres; et nous n'en connaissons point d'autres que celles dont on vient de faire mention dans l'article précédent. Seulement nous ajouterons ici qu'Oldoïni (Rom. pont. Vit. t. I, p. 757) lui en attribue une qu'il dit être admirable, pour l'établissement de la commémoration des fidèles défunts au lendemain de la fète de tous les Saints. On sait que cette pieuse cérémonie fixée à ce jour, doit

son origine à saint Odilon, abbé de Cluni, qui l'institua, comme l'on croit, en l'année 998 (MAB. An. l. LI, n. 85). Le pape Silvestre pourrait fort bien avoir donné une bulle, pour la confirmation de ce saint établissement. Mais on ne la voit paraître nulle part; et si elle existait encore manuscrite à Rome du temps d'Oldoïni, comment l'a-t-on oubliée dans le nouvel et très-ample recueil des bulles des papes qui a paru en 1692? On le commence en effet par celles de Léon IX; et il n'y en a aucune de Silvestre II ni des pontifes précédents.

22o On doit naturellement compter entre les écrits de Gerbert ce qui nous reste des actes des conciles qu'il a assemblés et auxquels il a présidé soit comme métropolitain ou comme pape. Mais ce qui en est

venu jusqu'à nous se réduit à peu de chose. De tous ceux qu'il tint pendant qu'il gouverna l'Eglise de Reims, on ne nous a rien conservé de ce qui s'y fit que ce qu'on en trouve dans le recueil de ses lettres. La quarantième de la seconde classe, par exemple, contient une monition faite en concile contre ceux qui envahissaient les biens des églises; et c'est en conséquence qu'on l'a fait entrer dans la Collection générale des conciles (Conc. t. IX, p. 740). On la croit de l'année 993. Ce qu'on a du concile de Mouson, qui se tint en 995 par ordre de l'abbé Léon, légat du pape, consiste particulièrement dans le discours

qu'y prononça Gerbert, et dont nous avons rendu