cours qu'y prononça Gerbet, et dont nous avons rendu compte ailleurs.
Il en convoqua lui-même un autre dès qu'il fut sur le siége de Ravenne (Conc. ibid. p. 766). On assigne pour date à ce concile l'année 997; mais il est hors de contestation qu'il appartient à l'année suivante, comme nous l'avons déjà montré, en fixant le temps auquel Gerbert monta sur le siége de cette église. A ce concile se trouvèrent presque tous les suffragants, avec les prétres et les diacres de Ravenne. On nous a conservé les règlements qui y furent faits, divisés en trois articles, auxquels divers bibliographes (Ugh. t. II, p. 351, 352) dans le catalogue des écrits de Gerbert donnent le titre De celebratione concilii, comme s'il s'agissait d'un traité sur la manière d'assembler et de tenir un concile.
On a des preuves que Gerbert en assembla plusieurs pendant les quatre ans et quelques semaines qu'il remplit le siége (Conc. ib., p. 124; Gerb. ep. part. II, ep. 54). Mais on n'a point été soigneux de nous en conserver les actes. Il y en avait cependant autrefois de fort détaillés des conciles tenus au sujet du différend entre Villigise, archevêque de Mayence, et S. Bernoüard, évêque d'Hildesheim, à l'occasion de l'abbaye de Gandersheim. Nous en jugeons ainsi sur ce que le prêtre Tangmar en a inséré dans la Vie de S. Bernoüard son évêque. A cela près, il ne nous reste de tous les autres conciles que l'acte en faveur de l'immunité de l'abbaye de Saint-Pierre à Pérouse, qui est de l'an 1002 (Conc. ib., p. 1246-1248).
23o Abraham Bzovius, qui a fait une histoire assez
singulière de Gerbert a aussi publié sous son
nom, comme un ouvrage incontestablement de lui,
la Vie de S. Adalbert, évêque de Prague et martyr.
Elle a été imprimée à Rome avec les caractères de
la chambre apostolique, l'an 1629, en un volume
in-4o, et depuis, la plupart des bibliographes n'ont
pas fait difficulté de la compter au nombre des écrits
de Gerbert. Il n'est pas jusqu'à M. Cave qui n'ait
suivi cette opinion, et M. Oléarius d'après lui.
(Rom. pont. ib.; JACOB. Bib. pont., p. 214; OLEAR. Bib., part. II, p. 181; CAVE, p. 512).
Cependant de très-habiles critiques (BOLL. 23 apr. p. 176, n. 9; MAB. ib., t. VII, p. 847, n. 3) ont
montré que c'est une erreur insoutenable. L'ouvrage
appartient à un moine anonyme du monastère de
Saint-Boniface et Saint-Alexis de Rome, et notre
pape n'y a d'autre part que d'avoir peut-être engagé
l'auteur à l'entreprendre. Assurément, M. Basnage
n'est pas fondé à faire une espèce de procès littéraire
à ces critiques, sur ce qu'ils ont avancé que
Bzovius avait publié la Vie dont il est question
comme un écrit de Silvestre (CANIS. B. t. III, p. 44, n. 2). Il prétend au contraire que cet éditeur dit
seulement qu'elle a été exactement écrite par un des
amis de saint Adalbert. Que nos lecteurs en soient
eux-mêmes les juges. Voici un des titres que Bzovius
a mis à la tête de l'ouvrage: Passio S. Adalberti,episcopi et martyris, edita a domino Silvestro papa urbis Romae. Peut-on attribuer plus disertement quelque ouvrage à un auteur? Le premier titre au frontispice du volume, qui a peut-être donné occasion à l'erreur où est tombé M. Basnage, pour ne l'avoir pas lu en entier, n'est toutefois ni moins clair, ni moins expressif. Nous en copions ce qui fait à notre dessein. S. Adalberti . . . . . Vita et passio, ab ejus synchrono et familiari Silvestro II P. M. edita. Quand on entreprend de censurer l'opinion d'un autre, il faudrait être plus assuré de ce qu'on allègue pour la combattre.
24o Oldoïni (Rom. pont. ib., p. 757) a aussi tâché de transporter à notre pape l'honneur d'avoir composé la Vie de l'impératrice sainte Adélaïde, comme étant parfaitement au fait de son histoire. Nous avons diverses éditions de cet ouvrage, à la fin duquel se lisent une hymne, une collecte avec d'autres oraisons pour la messe et l'office de cette sainte, tel que nous le représente ici ce supplém. de Ciaconius. Mais bien loin qu'aucune de ces éditions porte le nom de Gerbert ou de Silvestre, l'épître dédicatoire qui est à la tête d'une de ces éditions (Clun. bib. p. 353) montre visiblement que cette Vie est une des productions de la plume de saint Odilon, abbé de Cluni, à qui tous les savants de nos jours conviennent qu'elle appartient.