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florissait vers la 77e olympiade (468 ans avant J.-C.). Il composa des odes, des hymnes, des dithyrambes, des poésies érotiques et des épigrammes. Stobée nous a conservé une partie d’un beau paean de Bacchylide adressé à la paix. Le scoliaste de Pindare nous apprend, dans son commentaire sur les Pythiques, qu’Hiéron préférait les poésies de Bacchylide à celles de Pindare lui-même ; et l’empereur Julien faisait un cas particulier de sa morale. Comme poète, il mérita l’honneur d’être imité par Horace, qui lui doit entre autres l’idée de sa belle ode Pastor quum traheret, etc. Les fragments qui nous restent de lui sont écrits en dorien et en ionien. Ils ont été recueillis par Néander, II. Estienne, Fulvius Ursinus, Brunck (Analecta graeca, t. 1er, p. 40). On les trouve à la suite des œuvres de Pindare, Anvers, 1507, in-12. Ils ont été traduits en latin et publiés avec le texte grec par M. Frédéric Nene, sous ce titre : Bacchylidis Cei Fragmenta, Berlin, 1822, in-8o. M. Ernest Falconnet en a donné une traduction française dans le vol. des Petits Poëtes grecs, du Panthéon littéraire. A-D-r.

BACCI (André), médecin et philosophe célèbre, né à San-Elpidio, dans la Marche d’Ancône, florissait vers la fin du 16e siècle. Il fut médecin du pape Sixte-Quint, et professa publiquement la botanique à Rome, depuis 1567 jusqu’en 1600. Il passe pour avoir été très-savant dans la théorie de son art, mais peu exercé dans la pratique. Rarement appelé par les malades, il gagnait si peu de son état, qu’étant accablé de dettes, il fut enfin recueilli dans la maison du cardinal Ascagne Colonne, qui voulut sans doute s’attacher un érudit, plutôt qu’un médecin. On croit qu’il mourut dans les premières années du 16e siècle. Il a laissé les ouvrages suivants : 1o del Tevere, della natura e bonta dell’ acque, e dell’ inondazioni, lib. 2, Rome, 1558, in-8o ; le même ouvrage, en 3 livres, Venise, Alde, 1570, in-4o ; Rome, 1599, in-4o. 2o Discorso dell’ acque Albule., Bagni di Cesare Augusto a Tivoli, etc., Rome, 1564, in-4o ; ibid., 1567, in-4o. 3o Discorso dell’ Alicorno, della natura dell’ Alicorno e delle sue eccellentissime virtù ; ce discours, dont In seconde édition parut avec d’autres opuscules, Rome, 1587, avait été imprimé seul longtemps auparavant, puisqu’il en fut publié une traduction latine, Venise, 1566 et 1586, in-4o, et qu’il y en eut deux éditions en italien, Florence, 1573, in-4o, et 1582, in-8o. 4o De Thermis lib. 7, Venise, 1571, in-fol. : ce savant ouvrage a été réimprimé plusieurs fois ; le 7e livre, qui traite de Thermis veterum, a été inséré par Graevius, 1.12 de son Thésaurus Antiquit. roman. 5o Tabula simplicium medicamentorum, Rome, 1577, in-4o. 6o Tabula in qua ordo universi et humanarum scientiarum prima monumenta continentur, Rome, 1581. 7o Delle 12 Pietre preziose che risplendevano nella veste sacra del sommo sacerdote, Rome, 1581, in-4o. 8o De naturali vinorum Historia, de Vinis Italiae, et de Conviviis antiquorum, lib. 7 ; accessit de factitiis ac cerevisiis, deque Rheni, Galliœ, Hispaniœ et de totius Europœ vinis, etc., Rome, 1590, in-fol., ouvrage réimprimé plusieurs fois, et cependant assez rare. 9o Della Gran Bestia

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detta dagli antichi Alce e delle sue propriétà, Rome, 1587, in-4o, avec plusieurs autres opuscules du même auteur. 10o Trattalo dette gemme e pietre preziose, nella sacra Scriptura riferite : on ignore la date de l’édition italienne de cet ouvrage ; il fut traduit en latin et imprimé, Francfort, 1603, in-8o ; ibidem, 1643. Ilo De venenis et antidotis Prolegomena, Rome, 1590, in-4o. 12o L’Origine dell’ antica citta Cluana, che oggi è la nobil terra di Sant’ Elpidio. Cet ouvrage ne fut imprimé qu’après la mort de l’auteur, dans un recueil de mémoires historiques sur l’ancienne ville de Cluana, Macerata, 1692 et 1716, in-4o. Il a été réimprimé depuis avec plus d’exactitude et de soin sous le titre de Notizie dell’ antica Cluana, etc., 1710, in-4o. G-é.


BACCIO DA MONTE-LUPO, étudia la sculpture sous Laurent Ghiberti. Dans sa jeunesse, livré à tous les plaisirs, il s’occupait fort peu de son art ; mais, arrivé à l’âge mûr, il travailla avec ardeur, et réussit contre toute espérance. On cite, parmi ses ouvrages, une belle statue de St. Jean-Baptiste, qu’il coula en bronze pour l’église d’Or San Michele, à Florence ; elle lui fut payée 340 florins ; il est surtout connu par un nombre infini de crucifix ciselés en bois, d’une grande proportion, et qu’il envoyait dans tous les pays. À l’occasion de l’entrée du pape Léon X à Florence, Baccio construisit un arc de triomphe en charpente, avec des ornements et des figures en terre cuite. Il alla ensuite se fixer à Lucques, où il exécuta beaucoup d’ouvrages de sculpture et d’architecture. Il mourut dans cette ville, à l’âge de 88 ans, vers l’an 1533, et fut enterré dans l’église de San-Paulino, qu’il avait construite et ornée avec beaucoup de goût et de richesse. Baccio laissa plusieurs enfants. — Son fils Raphaël DE MONTE-LUPO eut aussi de grands succès dans la sculpture, et surpassa même son père. Il travaillait la cire, la terre, le marbre et le bronze. Il fut employé, par Antoine de San-Gallo, pour les ornements de la Santa Caza de Lorette, et par Michel-Ange, à St-Pierre de Rome, et à la librairie de St-Laurent, à Florence. Il exécuta aussi à Rome, et sur les dessins de Michel-Ange, deux figures du mausolée de Jules II, qu’on voit dans l’église de St-Pierre-aux-Liens. Raphaël de Monte-Lupo travaillait avec la plus grande facilité ; lors du voyage de Charles-Quint en Italie, il modela en terre, dans l’espace de cinq jours, deux figures colossales de fleuves, pour décorer l’extrémité du pont de la Trinité, à Florence, et, pour le même sujet, il avait déjà orné le pont St-Ange, à Rome, de quatorze figures de stuc. Il exécuta en marbre l’ange, de neuf pieds de proportion, qui surmontait la tour carrée du milieu du château St-Ange. Cette statue, érigée en mémoire d’un miracle de St. Grégoire, ayant été frappée plusieurs fois de la foudre, fut coulée de nos jours en bronze, par un nommé Giordani. Baccio érigea ensuite le tombeau du pape Léon, avec sa statue, dans l’église de Ste-Marie della Minerva. Enfin, après avoir exécuté une quantité d’autres travaux, tant de sculpture que d’architecture, il se retira à Orviette, où il termina ses jours dans un repos philosophique. Les ouvrages